Pour le PS local, il y a manifestement un problème rrom. En deux ans, les socialistes locaux se sont attaqués deux fois à cette communauté.

La première fois en déposant un recours contre l’inscription de ceux-ci sur les listes électorales pour les municipales.

Oui, un rrom ça a le droit de se faire expulser, pas de voter.

La deuxième fois, récemment, pour attaquer le maire sur le suivi des familles rroms, dionysiennes depuis des années, et qui sont accompagnées par la ville et l’agglomération sur la base de conventions. Un accompagnement sans l’Etat ou presque puisque ce dernier estime que les « rroms ont vocation à retourner chez eux ».

L’interpellation du maire par le PS local fait suite à uen descente de gendarmerie sur le terrain Voltaire, où vivent les familles.

Dans leur courrier les élu-e-s socialistes dénoncent les conditions de vie dégradées sur le terrain depuis leur installation en 2012, et après leur expulsion en 2010, et donc le laxisme du maire.

Des conditions dégradées qui s’expliquent pourtant simplement : impossibilité de travailler pour les rroms jusqu’à janvier 2015 et surtout AUCUNE aide de l’Etat pour ces familles, et donc la ville et l’agglomération sommées de se débrouiller.

En filigrane, y voir un refus de voir s’installer ces familles durablement et une volonté de les voir – encore –  expulsées et stigmatisées.

Pourtant, en 2015 dans un rapport, la CNDH déclarait :

« L’État partie devrait renforcer les mesures prises pour faire en sorte que les migrants Roms, ne soient pas victimes de discrimination dans l’accès aux soins de santé, aux prestations sociales, à l’éducation et au logement. Il devrait par ailleurs mettre un terme aux évacuations forcées des lieux de vie des migrants Roms tant que des solutions alternatives et des propositions de relogement dignes et pérennes ne sont pas assurées, en application de la circulaire du 26 août 2012. Il devrait par ailleurs prendre des mesures pour enrayer la montée des comportements et discours racistes et discriminatoires à l’égard des Roms. »

Dans leur courrier, ils citent l’Etat en exemple alors que ce dernier a failli à ses missions malgré les demandes incessantes du maire de Saint-Denis pour aborder la question rrom à une échelle plus large.

Une table ronde a eu lieu récemment. Aucun maire francilien socialiste présent.

Le PS local accuse tout bonnement la ville d’avoir laissé le terrain à la merci de réseaux mafieux.

En dehors du fait que ces allégations prêtent le flan aux racisme élémentaire :  rroms = voleurs et délinquants, les socialistes locaux ne se sont jamais souciés du sort des rroms de Saint-Denis.

Ils ne connaissent ni les familles, ni le fonctionnement du terrain, ni les difficultés dues notamment à un Etat absent.

Combien de fois se sont-ils rendus sur place ? Pas facile d’aller parler à des familles qu’on ne voulait pas voir voter…

La descente de police qui a eu lieu sur le terrain Voltaire malgré les accusations du PS ne concernent en rien des activités ayant eu lieu sur le terrain.

Comme le rappelle la municipalité :

« Les services de police ont procédé le mardi 2 février à une quinzaine d’arrestations dans le cadre d’une enquête sur un réseau de proxénétisme. Dans le respect du secret de l’instruction, la Ville ne dispose d’aucune information concernant l’identité des personnes arrêtées ou la nature des faits qui leur sont reprochés. »

Le PS voulait seulement jeter les rroms en pâture.

La municipalité a dénoncé cette récupération :

« Les tentatives d’instrumentalisation ou de récupération des élus socialistes sur cette affaire sont tout simplement indécentes. »

Le PS voulait réveiller le réflexe anti-rrom, c’est réussi. Voici le type de commentaires qu’on peut voir sur internet suite à leur prise de position:

« Arrestations multiples pour 1000 vols à la tire. Que fait la Ville de Saint-Denis par rapport à ce terrain passé sous la coupe de mafieux ?

Les socialistes de Saint-Denis dépensent beaucoup d’énergie pour taper sur les rroms.

Ils devraient mettre au moins autant de force pour taper sur leurs amis du gouvernement qui n’ont toujours pas relogé toutes les familles victimes collatérales du terrorisme à Saint-Denis.

Sans parler de l’état d’urgence voté par le député du coin, qui a permis tous les excès et plus particulièrement la stigmatisation sans précédent des musulmans.

Le ressentiment perceptible des socialistes à l’égard des rroms n’est pas surprenant, il est juste dégoûtant.