Je remets ici un article d’un entretien avec Benyamin Netanyahu. Des propos que j’ai presque recueillis mais qui sont d’une cruelle actualité. Ce texte date de septembre 2011.

 

Q : Monsieur le Premier Ministre bonjour. Merci de m’accorder cet entretien qui selon vos conditions ne sera ni filmé, ni enregistré, ainsi la parole sera libérée de toute considération diplomatico-politique.

R : Oui, aucun problème. Vous vous appelez Madjid, c’est bien ça ? Q : Oui. R : C’est quelle nationalité ? Musulman ? Arabe ? R : Non, je suis Français, et pas forcément musulman, mais revenons au sujet.

Q : Mahmoud ABBAS, le Président de l’autorité (sapée) palestinienne vous a clairement mis en cause lors de son discours à l’ONU. Il dit que seule l’intransigeance israélienne explique la situation de blocage actuelle.

R : Comme c’est du Off, je peux tout vous dire, même à vous, militant pro arabo musulman de France. Le Président Abbas à raison. Enfin, je dis Président, mais il n’a plus de mandat. En même temps, comment voulez-vous organiser des élections dans un climat pareil ? Nous occupons la Cisjordanie, et avons évacué gaza de manière unilatérale afin de provoquer une confrontation Hamas Fatah dans le but de tuer toute unité palestinienne.La vérité, c’est que nous avons gagné beaucoup de temps, et le temps, c’est de la terre. Nous avons réussi en quelques années à rendre quasi illusoire toute perspective d’Etat palestinien viable. Voyez plutôt : les gouvernements travaillistes et ceux du Likoud et de Kadima se sont mis d’accord sur une chose : la création d’un Etat palestinien serait une « nakba » israélienne. Si nous n’étions pas au-dessus des lois, nous devrions nous retirer, comme l’a demandé l’ONU. Tant qu’ils font leurs demandes ça va, le jour où l’ONU agira, on y réfléchira. Je disais donc qu’on serait amené à quitter des territoires fertiles, qui contiennent par ailleurs la majeure partie des nappes phréatiques. Il est inconcevable pour nous qu’un Palestinien consomme autant d’eau qu’un israélien, nous préférons encourager et soutenir le différentiel actuel allant de 1 à 5. Le mur, que la Cour de justice internationale juge illégal, nous permet de nous asseoir sur la ligne verte, et ainsi récuser toute référence aux frontières de 1967. Entre nous, si les arabes qui ont toujours lâché les palestiniens, ne nous avaient pas attaqués, qui sait si les Palestiniens n’auraient pas déjà leur Etat. Hamdoullah comme on dit chez vous.

Q : Vous êtes d’un cynisme sans borne ! Vous ne souhaitez donc pas la paix ?

R : Vous le faites exprès ? Si nous voulions la paix, nous l’aurions déjà faite. Rabin a failli la faire, mais nos colons, nos extrémistes veillent. Ils y sont allés un peu fort, mais un Etat palestinien, ce n’était pas concevable.

Maintenir les palestiniens sous occupation est devenu pour nous une raison d’être. De peuple persécuté, on est c’est vrai, devenu peuple persécuteur, et je dois dire que ça a été assez facile. La seule difficulté est financière : les colonies, les check points, et l’armée coûtent cher.En ces temps de crise, c’est indécent de consacrer autant de moyens à faire le malheur d’un peuple quand notre propre peuple souffre. Nous avons été touchés par le mouvement des indignés, et c’est pour cela que nous avons décidé de réduire……….les impôts.

L’occupation, elle, continuera, partout, surtout à Jérusalem ! Mais nous sommes prêts à acheter un peu moins de chars afin de faire baisser la facture et acheter la paix sociale, comme vous le faites dans vos banlieues.

Q : De plus en plus d’israéliens, juifs et non juifs combattent votre politique, et sont aux côtés des Palestiniens, notamment pour s’opposer au mur, aux colonies, ou encore à la judaïsation de Jérusalem. Quel est votre sentiment ?

R : De la fierté. Mon peuple est divers. Il est donc normal que toutes les sensibilités s’expriment. Je plaisante. Ces gens-là sont une honte pour Israël. Ils sont un obstacle à la réalisation de notre dessein : Eretz Israël. C’est pour cela que nous les intimidons, que nous les marginalisons, ils sont pires que les Palestiniens, ce sont des parasites.

Q : Vous demandez à ABBAS de revenir négocier sans pré conditions ? Son discours n’a servi à rien ?

R : Bravo, vous progressez ! Il est dans son rôle quand il dit qu’il veut la fin des colonies. Et nous, en bon colonisateur, on est dans le nôtre lorsque nous agrandissons les colonies existantes et quand nous les implantons partout, minutieusement, afin de tuer toute territorialité palestinienne. Le but est que les colonies soient les plus nombreuses mais aussi les plus grandes possibles. Regardez Maale Adumim près de Jérusalem. Du statut de colonie, elle est devenu ville. Qui dit ville, dit qu’elles ne seront pas amovibles, elles seront définitives et rendront impossible la création d’un Etat arabe de plus dans la région.

Q : Nicolas SAROZY a proposé un statut d’Etat observateur pour la Palestine. Qu’en pensez-vous ?

R : J’ai eu deux réactions. Des barres de rire et l’envie de frapper votre Président à coups de barre de fer. Des barres de rire en imaginant Abbas siéger avec Benoît 16. Une envie de frapper Sarkozy car ce statut même bâtard, peut permettre aux Palestiniens d’aller en justice pour dénoncer nos exactions sur le terrain. Ce statut nous mettrait en difficulté car rien de ce que nous faisons n’est légal au regard du droit international. Si ce statut est accordé aux palestiniens alors je demanderai l’asile politique à l’Arabie Saoudite, et je m’y rendrai avec Barak, Livni, Liberman, Olmert,

Propos (presque) recueillis par Madjid MESSAOUDENE