Je sais ce que vous allez me dire. Vous allez me dire que tout a été dit sur l’Imam le plus Cathodique de France, Hassan Chalghoumi.

A bien regarder, presque tout.

Cet homme est dangereux pour les musulmans de France, c’est une certitude. Mais il l’est aussi, par voie de conséquence, pour les arabes qui refusent de se définir comme tel et que Nicolas Sarkozy avait qualifiés de « musulmans d’apparence ».

Cette sortie illustrait simplement la pensée communément admise dans l’hexagone : un arabe reste un arabe. Et un arabe est forcément musulman. Et un préjugé reste un préjugé.

La société française aime cliver, c’est tellement plus simple, plus hype.

Pour tenter de percevoir et comprendre la complexité d’une communauté prétendument homogène, il faudrait réfléchir, rencontrer des gens, et ça faut pas pousser, pas le temps, et ça rentre pas dans le format des chaines info.

J’avais déjà écrit que je me sentais insulté par cet homme, quand bien même j’assume mon athéisme, qui m’a notamment valu de nombreuses « fatwa » sur les réseaux dits sociaux à l’occasion de mes positions favorables au mariage homosexuel.

Revenons à notre inénarrable imam.

Le problème avec Hassan Chalghoumi est qu’il a quitté la simple sphère religieuse.

Par ses prises de parole successives, il s’est clairement positionné sur le terrain politique, pour le plus grand bonheur de certains médias.

Récemment encore, il a fait le tour de la toile avec une sortie dont il a le secret.

Il a réussi en moins de 3 minute à parler de Mohamed Mérah, de Palestine, de sites internet jihadistes, de haine de la France et du juif…

Il enchaîne les amalgames, et le tout, malgré les apparences, est savamment orchestré.

Comme le fait le CRIF – officine bien connue de notre illustre imam – Hassan Chalghoumi vise à délégitimer tout soutien à la Palestine en laissant entendre que ce dernier mène fatalement au racisme anti-juif.

Un dignitaire musulman responsable aurait commencé par rappeler que Mohamed Merah n’est pas plus musulman que Breivik n’était représentatif des catholiques. Et qu’il ne soutenait pas plus la cause palestinienne que je ne soutenais Copé ou Fillon pour le leadership de l’UMP.

Finalement, Hassan Chalghoumi est le premier importateur de ce qu’on appelle le « conflit Israëlo-Palestinien », dont d’ailleurs il ne peut prétendre connaitre que ce qu’ont bien voulu lui montrer les autorités israéliennes sur place. Un comble.

Il laisse sciemment entendre que tout soutien à la cause palestinienne – cause légitime selon lui – est dicté par une haine dissimulée des juifs et d’Israël.

Pourtant, il est bien placé pour savoir que ceux qui ont massacré à plusieurs reprises les habitants de Gaza n’étaient pas « les juifs » ou « les israéliens », mais bien les dirigeants et l’armée d’Israël.

Ce faisant, il tente d’amalgamer ceux qui masquent leur haine des juifs derrière leur prétendu soutien aux Palestiniens avec ceux qui défendent très justement le peuple de Palestine contre l’occupant israélien, occupation – je le rappelle – illégale au regard du droit international.

Rappelons tout de même, car c’est rarement fait – hélas – que ceux qui détestent les juifs parce-que juifs ont leur pendant du côté…. juif. Notamment avec les néofascistes de la Ligue de Défense Juive et leur relais internet JSS News qui véhiculent un discours nauséabond sur les arabes en général et sur les Palestiniens en particulier.

Hassan Chalghoumi méprise le combat de milliers de personnes qui chaque jour essaient de faire triompher la justice et le droit face aux violations répétées de ce même droit par Israël.

Jamais cet imam autoproclamé ne souligne la responsabilité patente d’Israël, en disant que c’est un problème politique et pas une question entre juifs et musulmans.

Pour toutes ces raisons, Hassan Chalghoumi ne doit plus prendre la parole comme il le fait quotidiennement au noms des musulmans de France, et au final de tous les arabes de France, français ou non, musulmans ou pas.

Les médias doivent cesser de l’inviter systématiquement, au seul motif que c’est un bon client.

On le voit avec Hassan Chalghoumi : un bon client ne suffit pas à faire un bon représentant.