Bil’in est à quelques encablures de Ramallah, la « capitale » économique et politique de la Palestine

Ce village est connu pour avoir inauguré une nouvelle forme de résistance, la résistance populaire non-violente.

Une lutte loin d’être anecdotique, tant aujourd’hui Bil’in attire davantage de militants internationaux.

Le but ? Forcer; de manière pacifique, l’armée et le gouvernement d’Israël a arrêter le processus de colonisation qui s’est fait aux prix de la spoliation de nombreuses terres palestiniennes.

Il s’agit également de détruire le mur lui aussi illégal, car pas construit sur la ligne de 1967, mais qui traverse bel et bien le village palestinien devenu célèbre malgré lui.

Le documentaire 5 caméras brisées a fait le point sur cette lutte et sur une victoire qualifiée d’historique devant la Cour suprême d’Israël, qui a obligé l’armée à démonter la clôture initiale, obligeant ainsi les colons à reculer mais toujours en territoire palestinien.

Toute colonie est illégale au regard du droit international, sauf qu’Israël considère que son droit prévaut, et ce, en toutes circonstances.

Chaque vendredi, donc, des dizaines de personnes se réunissent afin de se rendre à la traditionnelle manifestation contre le mur.

Les consignes de sécurité sont données : les soldats attaqueront la manifestation pacifiste, la seule question est : quand et avec quelles armes ?

La réponse nous a été donnée : gaz, grenades lacrymogènes, bombes sonores, balles en caoutchouc… Que des trucs super inoffensifs face à quelques drapeaux et lance-pierre.

Le tout est de ne pas recevoir de grenade lacrymogène sur la tête, ou de balle en caoutchouc a bout portant. Sinon on peut y rester.

Malgré l’arsenal répressif déployé par Israël, la résistance continue et s’amplifie.

De plus en plus de militants viennent directement d’Israël pour témoigner leur pleine solidarité avec les revendications des villageois contre l’armée d’occupation. Beaucoup appartiennent aux anarchistes contre le mur.

Rien ne semble pouvoir les faire lâcher, ni les blessés, ni les morts, ni les larmes, comme celle versées lors du décès de Bassem abattu par les forces d’occupations le 17 avril 2009.

Même après plusieurs séjours sur cette terre et plusieurs manifestations à Bil’In, j’ai toujours ce même sentiment, un mélange d’admiration, de fierté et de rage.