On a d’abord cru à une farce, à un hoax. Puis l’information a été confirmée.

Il y aura le 13 août dans le cadre de Paris Plages, une initiative qui s’intitule Tel Aviv sur Seine.

Cette initiative est présentée comme légère et festive.

Elle est au contraire éminemment politique.

Elle vise à donner à Israël l’image que ce pays veut avoir à travers le monde, celle de « seule démocratie du moyen-orient ».

C’était sans compter sur l’intelligence et la vigilance de nombreux citoyens.

Cette opération est en effet inadmissible à plusieurs égards.

D’abord, Paris a signé un accord en 2010 avec Tel Aviv, capitale politique et économique d’Israël, sous l’impulsion de Monsieur Delanoé, poussé par Pierre Shapira, le précédent élu en charge de la coopération décentralisée et des relations internationales, connu pour son soutien indéfectible à Israël.

Un accord que vous avez personnellement confirmé cette année en vous rendant en Israël, et – un peu – en Palestine occupée.

Comment peut-on se lier d’amitié avec la capitale d’un pays qui bafoue les droits élémentaires des Palestiniens et les résolutions internationales ? Comment se lier d’amitié et donc participer à la normalisation d’un Etat qui a commis des crimes de guerre et massacré des centaines de civils à Gaza il y a un an.

Car voilà, au delà de cette faute politique majeure, vous autorisez un rassemblement un an après ces massacres alors que les Palestiniens sont encore en deuil.

#TelAvivSurSeine vise peut-être à célébrer un an après ce terrible massacre ?

Israël ne se résume pas seulement à ses plages et aux mœurs libérales de Tel Aviv. Israël c’est d’abord et surtout les colonies, l’occupation, les massacres, le blocus de Gaza, les humiliations et des palestiniens d’Israël discriminés.

Le fait d’avoir signé des accords similaires avec Jericho et Ramallah ne rendent pas votre décision plus acceptable.

Au contraire, la politique de l’équilibre prônée par votre parti, le parti socialiste, est proprement insupportable. Comme si on pouvait comparer l’Etat occupant spoliateur avec le peuple occupé.

Vous qui avez passé les checkpoints, vu le mur, constaté l’inanité de la politique israélienne, vous n’avez aucune excuse et êtes tenue entièrement responsable de la tenue de cet événement indécent, que vous avez je crois confirmé à Tel Aviv lors de votre récent voyage.

Tel Aviv chère Anne Hidalgo, malgré les apparences, ce n’est pas Ibiza.

A moins d’une heure de la ville avec laquelle vous coopéerez il y a Gaza, les checkpoints, les camps de réfugiés, ces familles chassées par les milices sionistes en 1948.

Chère Anne Hidalgo, comment permettre #TelAvivSurSeine quand les Palestiniens de Cisjordanie n’ont pas accès, eux, à la mer ?

Il est encore temps de renoncer à ce projet qui d’ailleurs ne réunit pas toutes les conditions nécessaires à un bon respect de l’ordre public.