A l’approche des municipales tous les coups sont permis.

On assiste à tous les scénarios possibles.

Le plus répandu étant ce qu’on appelle les listes indépendantes, autonomes. Entendre autonomes par rapport aux organisations politiques classiques existantes. Le but étant de s’appuyer sur les citoyens et le réseau associatif, en appuyant sur le fait de ne jamais se classer ni à droite ni à gauche. C’est le cas de Émergence, et de la liste Nous Sommes Bondy.

Je dis que c’est le plus répandu, car des fois, t’as des trucs où le ridicule le dispute à la crédibilité.

Je résiste pas à l’envie de vous narrer une histoire. Ce sera pas long.

Bobigny, Seine-Saint-Denis. Je connais assez bien, je vis à côté. Depuis des années, cette ville est la cible de la droite, qui à déjà ravi Drancy au PCF en 2001. Bobigny étant aussi gérée par le PCF, la droite départementale veut finir le boulot.

Pour ça, ils envoient au charbon des jeunes, chargés de faire passer les élus de Bobigny pour de parfaits autistes, qui plus est hostiles aux jeunes des quartiers, traduire noirs et arabes.

Aux manettes, Jean-Christophe Lagarde, député de Drancy-Bobigny, à l’exécution, des gars de Bobigny, dont le seul fuel est la haine des communistes.

Au final, on a une asso créée de toutes pièces qui mène une campagne de caniveau contre  la ville pour au final soutenir le candidat UDI-UMP de Bobigny aux prochaines élections. Ils ont joué les rabatteurs, alors qu’ils juraient être la jeunesse de Bobigny blablablabla… Ecoeurant.

D’autres sont plus sincères et crédibles. C’est le cas de Karim Chafi à Chauny.

Il se présente contre le maire UDI sortant.

Comme le relate Nadir Dendoune dans l’un de ses articles, ces candidats dits « issus de » sont souvent, pour ne pas dire toujours, taxés de communautarisme.

Cela peut être le cas, j’en reparlerai dans un prochain billet, mais en l’occurrence, en ce qui concerne Karim Chafi, le qualifier de communautaire traduit un mépris, une condescendance qui fleure bon l’esprit paternaliste du colon. Un parfum de racisme.

Comment, en effet, reprocher à des enfants d’immigrés de s’intéresser à la chose publique ? De s’engager ?

Il faut ensuite vérifier les bases de cet engagement, sortez les sortants n’a jamais fait un programme, c’est d’ailleurs un slogan repris par le FN.

En fait, ce qui les gêne, c’est pas cet engagement, c’est que cet engagement puisse se faire à leur détriment.

Beaucoup de partis ont pris l’habitude de compter avec eux des noirs et arabes de service, donc certains sont sur les bancs du Parlement aujourd’hui.

Si certains estiment qu’il faut se faire entendre en dehors des partis, ces mêmes partis devraient pour le moins s’interroger, se remettre en question sur leur façon de faire de la politique et sur la manière dont certains considèrent les enfants basanés de la République.