Le texte que vous allez lire reflète la stratégie du PS dans le 93. Haro sur les méchants communistes et surtout ne pas embêter la droite, notamment à Epinay, où l’ancien maire, actuel Député et secrétaire national, s’était fait battre en 2001. Ses ennemis sont donc les communistes, pas la droite, c’est affligeant.        

Seine-Saint-Denis : le PS est tenté de partir à l’assaut des mairies PCF
LE MONDE | 12.01.08 | 14h25  •  Mis à jour le 12.01.08 | 14h25

es socialistes ont décidé d’en découdre avec le Parti communiste en Seine-Saint-Denis. Alors que, en décembre, les deux partis étaient parvenus à "limiter" les primaires à gauche à une douzaine de villes, dont quatre dans le 93, la reprise des discussions au lendemain des fêtes s’est traduite par un regain de tensions.

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Après La Courneuve, Pierrefitte, Aubervilliers et Bagnolet, les socialistes avaient annoncé la constitution d’une liste autonome à Villetaneuse. La convention nationale du 15 décembre avait entériné ces primaires en continuant à proclamer "la recherche prioritaire de listes de rassemblement". Cela n’a pas suffi à modérer les appétits des socialistes dans ces "banlieues rouges".

Jeudi 10 janvier, les militants PS de Saint-Denis ont refusé l’accord proposé par Didier Paillard, maire de la ville. La motion, votée en présence de Bruno Le Roux, secrétaire national aux élections, explique que "la section de Saint-Denis considère que les propositions présentées par le PCF ne sont pas acceptables en l’état". La section exige une nouvelle négociation "bouclée le 17 janvier au plus tard".

"Si nous ne trouvons pas de solution, on partira en primaire", assure Georges Sali, premier socialiste. "Nous accompagnerons nos camarades dans leur détermination car leurs demandes sont légitimes", confirme Philippe Guglielmi, secrétaire fédéral PS. Le PCF propose à ses alliés quinze élus – ils étaient dix sortants -, le PS en exige seize.

Au PCF, on affiche une incompréhension totale. "Nous avons augmenté de 50 % la représentation des socialistes et intégré toutes leurs propositions dans le projet municipal sauf une, la vidéosurveillance. Rien ne justifie un tel blocage", juge Stéphane Peu, adjoint au maire. "C’est détestable de laisser croire aux gens que la ville se porterait mieux sans les communistes", renchérit M. Paillard en s’appuyant sur les résultats de sondages.

"ATTERRÉE"

Le schéma est identique à Saint-Ouen, où la maire PCF, Jacqueline Rouillon, "atterrée", peine à convaincre les socialistes de faire équipe avec elle. Ses propositions ont été jugées "inacceptables et humiliantes" par les socialistes locaux, selon M. Guglielmi. Là aussi, la direction du PS soutient ses troupes. "A Saint-Denis comme à Saint-Ouen, les propositions ne reflètent pas les rapports de force à gauche", argumente M. Le Roux.

La liste des couacs ne s’arrête pas là : les socialistes annoncent qu’ils pourraient faire cavalier seul à Tremblay-en-France et Sevran. Le Blanc-Mesnil, la ville de la secrétaire nationale du PCF, Marie-George Buffet, n’est pas épargné : les socialistes la menacent d’une primaire s’ils n’obtiennent pas plus de places. "Le Blanc-Mesnil n’est pas dans le lot prioritaire", glisse toutefois le premier secrétaire fédéral PS.

Derrière cette brusque crispation, le PS cache mal son envie de mettre la main sur Plaine Commune, première communauté d’agglomération de la région parisienne, présidée par le communiste Patrick Braouezec. Bruno Le Roux s’y verrait bien. Attendu à Epinay, il envisage d’être présent sur la liste PS à Saint-Ouen. "En cas de primaires".

Sylvia Zappi

La gauche divisée au Havre : une première depuis 1965

La gauche se présentera divisée au premier tour des élections municipales au Havre. Dans cette ville dirigée par Antoine Rufenacht (UMP), le PS, les Verts et le PRG ont annoncé, vendredi 11 janvier, qu’ils avaient passé un accord pour se présenter ensemble derrière le socialiste Laurent Logiou. De son côté, le député communiste Daniel Paul a déjà annoncé qu’il conduirait une liste dans cette ville, que son parti a gérée de 1965 à 1995, tout en continuant à appeler la gauche à l’union. La dernière apparition autonome des socialistes au Havre remonte aux élections municipales de 1965, où leur liste conduite par le maire sortant PS Robert Monguillon avait été battue par celle menée par le communiste René Cance. – (AFP.)

Article paru dans l’édition du 13.01.08