Je dois avouer que ça fait un moment que je me dis qu’il faut écrire ce billet.
Puis on passe à autre chose, on oublie, on écrit sur autre chose et vlan, ça vous revient en pleine tronche.
Faut dire qu’il n’y a pas un jour qui passe sans que l’islam est les musulmans en prennent pour leur grade.
On va même arrêter de prendre le train.
D’aucuns vous diront qu’il n’y a pas de fumée sans feu.
Comme les abrutis qui vous disent que si une femme est violée c’est qu’elle l’a cherché.
Donc attardons-nous – un peu – sur la question du voile et de la liberté de la femme.
On assiste a une mise au ban des musulman-e-s, y compris de ceux qui sont considérés comme modérés – 2 prières et demi par jour – .
Cette déferlante islamophobe a ses relais politiques et médiatiques.
Jusque-là tout est « normal ».
Les musulmans, avec les musulmans d’apparence, ne sont plus les seuls à prendre la défense des musulmans.
Cet été nous avons assisté à une attaque venue de l’intérieur, une cinquième colonne comme la qualifierait Christian Estrosi.
En effet, cet été nous avons assisté à une offensive antivoile.
Pas antivoile à l’école, au travail, à la fac, à la piscine, à Auchan.
Non, antivoile tout court.
Cette attaque est venue d’un collectif d’Aubervilliers, ville populaire, il se nomme les Femmes sans voile.
Ces femmes, revendiquent dans le même temps avec fierté leurs origines maghrébines, leur culture musulmane, dénoncent pour certaines le racisme antimusulman…
Mais voilà. Le collectif se bat donc contre le voile, qu’il soit porté de plein gré ou pas. Partant du principe qu’il n’y a aucune bonne raison de le porter.
Ce collectif – répétons-le – de féministes, se bat donc pour les droits des femmes, sauf pour celui de porter le voile.
Ce collectif ne souhaite pas qu’une femme puisse témoigner de sa confession en se voilant, même si c’est son choix.
Ceci est de l’islamophobie, sous teinté de féminisme, je vous le concède, mais ça reste de l’islamophobie.
Avec d’autres on avait le racisme, sous couvert de laïcité. Cette variante nous change un peu.
Comment peut-on prétendre se battre pour les droits des femmes et écrire ceci dans un appel à manifester pour une journée mondiale des femmes sans voile ?
« Nous, femmes sans voile d’Aubervilliers (France), adhérons totalement à l’action lancée par des femmes sans voile au Québec, qui appellent, le 10 Juillet 2014, à une journée sans voile, afin de dénoncer la condition des femmes qui sont voilées, peu importe où elles sont, qui elles sont, ou la raison pour laquelle elles portent le hijab, le niqab, la burqa, le tchador etc. »
Dans une déclaration plus détaillée, elles affirment tranquillement : « le voile est une discrimination ».
Oui, vous avez bien lu.
Toutes les femmes voilées que je connais ou fréquente, à commencer par mes soeurs seraient de parfaites femmes soumises, incapable d’autonomie et d’émancipation ?
Les femmes de ce collectif, n’ont-elle rencontré aucune femme voilée à Aubervilliers qui porte le voile de manière volontaire et assumée ? Non. Evidemment. Uniquement des femmes soumises aux fourneaux qui préparent de quoi satisfaire leurs barbus de maris.
Quel mépris ! Elles dénoncent à juste titre le patriarcat mais infantilisent elles aussi des milliers de femmes qui ont fait des choix différents des leurs.
Si des femmes sont bafouées dans leurs droits élémentaires, et ça ne concerne pas que les femmes musulmanes, alors oui il faut le dénoncer et les aider, mais ceci mérite mieux qu’un amalgame rance permettant aux plus racistes et islamophobes de s’exprimer comme l’UFAL ou Ni Putes Ni Soumises associations signataires de cette manifestation et qui ne sont pas suspectes d’empathie envers l’islam et les musulmans.
Féministe ou islamophobe, il faut choisir.