On sait que les passerelles entre la droite dite républicaine et la droite la plus extrême et la plus raciste sont plus que nombreuses. Nombreux sont d’ailleurs les élus UMP qui appellent à des alliances stratégiques avec le parti de la haine de l’autre.

Sans compter le philosophe  de comptoir Luc FERRY, qui affirme préférer LE PEN à BESANCENOT…

Donc les convergences idéologiques sont bel et bien là.

Ensuite, tout est question de pratique. Et la ville de Suresnes, dont le maire est un ami connu de PASQUA, qui s’est distingué pour son amour immodéré pour autrui, surtout l’autrui étranger, semble servir de laboratoire pour les expériences les plus droitières et discriminatoires.

La médaille de la famille française connait par exemple une adaptation plus que limite, singulière, et complètement droitière.

Rappel du principe, disponible ici en ligne. Le public concerné est :

Les pères et mères de famille qui :

  • ont élevé au moins 4 enfants,

  • dont tous les enfants sont français,

  • et qui, par leurs soins attentifs et leur dévouement, ont fait un constant effort pour élever leurs enfants dans les meilleures conditions matérielles et morales.

A Suresnes, qui à ma connaissance se trouve en France, et qui est donc une collectivité soumise aux principes républicains de base, voici les règles disponibles en ligne ici :

La médaille de la famille est une distinction honorifique décernée aux personnes qui élèvent ou qui ont élevé de nombreux enfants, afin de rendre hommage à leurs mérites.

Conditions d’obtention  :

– être marié(e) ou veuf(ve)
– l’un ou l’autre des parents et tous les enfants doivent être français
– élever ou avoir élevé au minimum 4 enfants, dont les 2 aînés sont âgés de 12 ans au moins

On remarquera la grande subtilité de la droite "républicaine" : un des parents doit être français. Alors que sur le site de l’administration française, aucune mention n’est faite de la nationalité des parents, d’ailleurs cette médaille s’appelle "médaille de la famille" tout court !

Ceci n’est pas sans rappeler la préférence nationale, celle que les MEGRET ont essayé de mettre en place, même si le maire nous dira qu’il n’est pas contre les mariages mixtes et que dans sa grande ouverture d’esprit, il tolère qu’un des parents soit étranger…  Il est aussi ouvert envers les sans papiers ?

Ce qui me révulse dans cette histoire, c’est qu’on laisse entendre que toutes les familles dont les deux parents ne sont pas français, sont des "sous familles" avec forcément moins de mérite.

Ce type de différenciation oppose fatalement les citoyens français aux autres et caractérise à mes yeux une mesure discriminatoire à l’encontre des citoyens étrangers de ce pays.

A lire les conditions, la Déclaration universelle des Droits de l’Homme serait caduque, car seul le fait d’être franàais, au moins pour l’un des deux parents, permettrait d’accéder à l’excellence et au mérite….

Donc la citoyenneté française représenterait l’alpha et l’oméga d’une bonne intégration…

Par ailleurs, imposer de telles conditions d’accès; dans une ville à l’histoire ouvrière, où résident encore de nombreuses familles populaires, souvent étrangères, est une provocation. Quand on connait cette ville, on sait trop que le maire UMP Christian DUPUY adorerait se débarrasser de tout un pan de ses habitants, comme en témoignent son goût très modéré pour le logement social et le niveau de vie clairement indécent qu’il s’est efforcé de faire grimper au fil de ses mandats.

Ce concours fait donc vivre le principe de citoyens de seconde zone, de parents de deuxième choix, car pas français.

Il faut rester vigilants, dénoncer cette pratique, et veiller à ce que la droite n’embrasse pas les thèses les plus racistes avec autant de facilité.