En cette journée mondiale de lutte contre l’homophobie et la transphobie, il est utile de rappeler quelques faits.

 

L’homophobie et la transphobie sont  hélas présentes partout y compris dans les pays dits « civilisés ».

Un peu d’Histoire.

En France, la continuation de l’ordre « moral » ambiant a permis à la loi de 1942 de faire partie des textes maintenus par le Gouvernement de la Libération.

Ainsi l’alinéa 3 de l’article 331 du Code pénal précisait ceci : « Sera puni d’un emprisonnement de six mois à trois ans et d’une amende de 60 FF à 15000 FF quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe mineur de vingt et un ans ».

En 1968, en pleine «libération sexuelle » la France, adopte la classification de l’OMS classant l’homosexualité dans les maladies mentales.

En 60 sous De Gaulle, l’homosexualité est classée « fléau social ».

Sous l’impulsion de Robert Badinter deux avancées : le 12 juin 1981, l’homosexualité ne figure plus dans la liste des maladies mentales.

La loi n° 81-736 du 4 août 1981 pour les amnisties concerne à la fois les outrages publics à la pudeur qui étaient jusqu’alors aggravés pour homosexualité et les actes contre nature avec un mineur de dix-huit ans.

Robert Badinter, souligne alors que « l’Assemblée sait quel type de société, toujours marquée par l’arbitraire, l’intolérance, le fanatisme ou le racisme, a constamment pratiqué la chasse à l’homosexualité. Cette discrimination et cette répression sont incompatibles avec les principes d’un grand pays de liberté comme le nôtre. Il n’est que temps de prendre conscience de tout ce que la France doit aux homosexuels, comme à tous ses autres citoyens dans tant d’autres domaines. La discrimination, la flétrissure qu’implique à leur égard l’existence d’une infraction particulière d’homosexualité les atteint – nous atteint tous – à travers une loi qui exprime l’idéologie, la pesanteur d’une époque odieuse de notre histoire ».

En 1982, la loi du 4 août 1982 abroge l’incrimination « de quiconque aura commis un acte impudique ou contre nature avec un individu mineur du même sexe ».

En 1982 nous reviendrons donc  à la situation d’indifférence légale à l’égard de la sexualité, qui avait prévalu de 1791 à 1942.

Aujourd’hui si le fait d’être homosexuel.le bi ou trans n’est plus un délit, les discriminations perdurent bel et bien.

Dans son 21ème rapport remis le 10 mai 2017  SOS Homophobie indique avoir reçu 1 575 signalements en un an, un chiffre en augmentation de 20% par rapport à l’année précédente.

Une augmentation bien réelle des actes homophobes et transphobes.

Combien de personnes rejetées par leur entourage, leurs familles, par leurs parents ? Trop de personnes encore aujourd’hui mettent fin à leur vie en raison du rejet d’une partie de la société, encore trop réactionnaire, homophobe et transphobe.

Dans certains pays elle est encore hélas un délit, et souvent passible de la peine de mort, comme en Arabie Saoudite ou au Soudan.

Dans d’autres, ces derniers sont harcelés, agressés, notamment au Maghreb mais aussi en Tchétchénie.

Pour finir, rappelons que la très progressiste OMS (Organisme Mondial de la Santé) ne supprimera l’homosexualité de la liste des maladies mentales que le 17 mai 1993, date qui sera retenue pour la commémoration de la journée internationale contre l’homophobie.