Après le collier avec une grosse pastille rouge pour ceux qui ne mangent pas de porc et jaune pour les végétariens, la croisade islamophobe continue.

Le maire Les Républicains de Chalons-Sur-Saône a donc fait voter hier une délibération supprimant purement et simplement les repas de substitution les jours de menus avec porc.

Cette décision est loin d’être anecdotique.

Elle vise évidemment à montrer du doigt une communauté en particulier et à réaffirmer que l’islam n’est pas compatible avec la République.

Si les végétariens sont également concernés par ce texte, le public cible reste les familles musulmanes.

Ce que met en exergue cette décision, c’est l’inégalité de traitement de l’usager devant le service public, ici le service public municipal.

Il n’est en effet pas acceptable qu’en fonction de la ville où l’on habite, le service public puisse être assuré totalement ou partiellement.

N’y a-t-il pas rupture d’égalité quand, inscrits dans le même service de restauration scolaire, des enfants ne mangeront pas à leur faim parce-que de religion différente ou d’habitude alimentaire différente ? Que fait-on des enfants qui ne toléreraient pas le porc ou tout autre aliment ?

La ville ne doit-elle pas assurer un service public de qualité, un repas à tous les enfants, sans aucune distinction ou discrimination ?

Le problème c’est que pour scandaleuse qu’elle soit, la décision de la ville de Chalons-Sur-Saône est légale.

Elle signifie donc que les enfants devront soit renoncer à la cantine, soit manger un repas non équilibré car incomplet.

Pour les familles populaires, le repas à la cantine est une garantie de repas équilibré, à Chalons-Sur-Saône, on interdit aux familles musulmanes d’y avoir accès.

La loi doit imposer aux communes de tenir compte des différences culturelles et alimentaires.

En 2002, le Conseil d’Etat a ainsi tranché que l’absence de repas de substitution ne méconnaissait pas la liberté religieuse. Les cantines doivent simplement permettre aux enfants d’apporter un panier-repas s’ils le souhaitent (et s’arranger pour les conserver dans de bonnes conditions d’hygiène).

Cette décision inique dédouane le service public de l’adaptabilité dont il doit à l’évidence faire preuve.

La décision de la ville de Chalons-Sur-Saône est une honte, un véritable scandale.