On peut rire de tout mais pas avec n’importe qui.

C’est la première réaction que j’ai eu quand j’ai appris que la direction du PCF avait rencontré le CRIF pour « renouer le dialogue ».

Un dialogue rompu, mais pourquoi ?

Le CRIF est depuis très longtemps le bras politique du gouvernement israélien en France.

Il est aussi le fidèle relais de la propagande israélienne, et participe à l’entreprise de délégitimation massive des palestiniens.

Ce groupuscule, très droitier, a toujours justifié les crimes commis par l’armée israélienne contre les civils palestiniens.

Je vais pendant un instant tenter de comprendre pourquoi le PCF a pu avoir envie de discuter avec le CRIF, vous voyez que je ne suis pas borné.

D’abord, Richard Prasquier et Roger Cukierman, respectivement ancien et actuel présidents du CRIF, ont par ailleurs toujours eu des propos apaisants envers les musulmans. Florilège.

Richard Prasquier, lui, soucieux de ne pas attiser la haine et de ne pas monter les communautés les unes contre les autres, a tenu ces propos emprunts d’amour : « l’islam radical est le nouveau nazisme ». Amen.

Roger Cukierman quant à lui, rend hommage aux femmes musulmanes : « il faut que les femmes juives et chrétiennes, autrement dit non musulmanes, fassent beaucoup d’enfants, sans quoi la France sera envahie par ces gens-là dont la natalité actuelle est un danger pour « l’environnement politique et social dans lequel nous vivons ». Le lien du discours a depuis été retiré du site du CRIF.

Si avec ça juifs et musulmans ne se font pas des bisous, c’est à n’y rien comprendre.

Je vous passe les propos de Cukierman – déjà président du CRIF à l’époque –  là encore pleins d’empathie lors de l’arrivée du FN au second tour en 2002. Il analysait ce résultat comme « un message aux musulmans leur indiquant de se tenir tranquilles »

Et puis, vraiment, je vois pas pourquoi on ne discuterait pas avec des gens pour qui toute remise en cause de la politique israélienne vaut de se voir affubler de la sympathique étiquette « ennemi des juifs et d’Israël ».

Je ne vois pas non plus pourquoi Pierre Laurent, que j’ai pourtant croisé à Jerusalem en juin dernier, ne discuterait pas avec quelqu’un qui accusait récemment encore le PCF de faire le jeu de l’antisémitisme en participant notamment aux actions de boycott des produits issus des colonies juives de Palestine.

Après tout, il est cohérent pour le PCF de faire campagne pour la libération de Marwan Barghouti, d’avoir participé à faire libérer Salah Hamouri, quand le CRIF continue de les considérer tous les deux comme des terroristes.

Vous voyez, aucune raison de ne pas discuter avec eux, c’est pas comme si le CRIF ne représentait qu’une poignée d’extrémistes juifs en France.